Espérance
Posté le 06/12/2020
La première lecture nous offre un paysage fantastique auquel on veut croire alors qu'autour de nous tout part en vrille et que les craintes pour l'avenir deviennent légitimes au delà ou à cause du coronacircus. En tout cas, le prophète nous annonce un renversement de situation pour les temps derniers que l'on attend depuis si longtemps qu'on a fini par oublier qu'un jour la terre et le ciel disparaitront. Sauf que personne ne sait le jour et l'heure, personne "pas même le Fils", il est donc inutile de chercher à savoir quand ce sera. Toutefois, et c'est le grand mot de l'Avent : Veillez, parce que justement, vous ne savez ni le jour ni l'heure". Donc veiller, c'est veiller, dans la prière, dans l'amour, dans l'attention à Dieu et aux autres, dans la pratique des vertus et le refus du péché, des compromissions. Comme le disait la deuxième lecture de ce dimanche : " Si tout doit se dissoudre ainsi, quel ne devait-vous pas être par la sainteté et la prière pour hâter le Jour de Dieu."
Est-ce que je l'attends ce Jour ? Ou est-ce que finalement, sur cette terre, on s'adapte, finalement, on n'est pas trop mal (enfin, il y en a qui y sont franchement pas bien quand même). Est-ce que cette venue glorieuse de Jésus, je la désire du fond du coeur, ce jour où je pourrai redresser la tête parce que ma Rédemption approche ? Est-ce que finalement, cet horizon de la charité sur terre me suffit ? Certes, "ce que vous aurez fait à l'un de ces petits, c'est à Moi que vous l'aurez fait", dit Jésus, cet engagement est donc nécessaire, mais il le dit dans le contexte précisément du Jugement dernier, pas pour voir si tout va bien sur la terre et puis aprsè, basta. Cet horizon appelé de cet adjectif barbare "eschatologique" est-il mon désir ultime ?
C'était l'horizon du Père Kentenich, et nul ne peut l'accuser de s'être soustrait aux contingences de notre monde ni du souci des personnes, dans toutes leurs dimensions y compris très terre à terre.
Dans Chemin du Ciel (rien que le titre indique cet horizon) on croise cet horizon à chaque coin de page.
Être un escalier aux marches d’amour,
C’est ce que l’Amour a requis du monde,
Voie du Cœur de Dieu sûre et sans détour,
Long chemin du ciel aux marches fécondes. (strophe 42)
Que nous soyons toujours en lui tes instruments,
Délestés de nous-mêmes et de tout faux-semblant,
Détachés de nous-mêmes et attachés à lui,
Que nous guidions chacun vers le ciel, vers la Vie,
Tous unis au Dieu Trine avec l’Immaculée,
Dans une incandescente et douce charité. (strophe 113)
Le feu de nos instincts, tu l’apaises et le hisses,
Tu nous combles d’amour, de ses précieux délices,
Toi seul nous ensoleilles et tu nous reconduis
À la maison, au ciel, pour l’hyménée promis. (strophe 131)
Il y aurait en fait toute une étude à faire. Oui, le Père Ketenich peut être une source d'inspiration puissante pour nous aider à regarder les évènements avec la vertu théologale de l'espérance.