Le bon grain et la Parole. 19 septembre

Il est curieux que Jésus ait employé une image pour deux réalités différentes : le grain. Il peut être la Parole semée dans l'âme, et c'est l'évangile de ce jour, mais il peut être aussi l'âme elle-même qui doit "tomber en terre" pour porter du fruit. Seul Jésus finalement unit les deux : Il est le Verbe qui s'enracine dans l'âme, la nourrit et la transforme en lui, il est, ô combien, ce grain de blé tombé en terre qui a porté du fruit. Et certes il nous appelle à le suivre sur ce chemin...

Dans "Chemin du ciel", il y a la "Messe de l'instrument". ce genre littéraire était bien connu à l'époque, alors que les chrétiens ne pouvaient pas suivre (ou mal) la messe en latin. Dans cette messe écrite à Dachau, on y trouve quelques strophes au sujet de l'évangile. Elles commentent bien l'évangile de ce jour mais font aussi ce lien entre les deux réalités de l'image du grain. Elles sont aussi pétries d'Écriture Sainte.

"La Parole de Dieu est toujours efficace,

Plus acérée qu’un glaive avec ces deux tranchants ;

Pour que le cœur contrit se jette dans la grâce,

Elle rompt l’âme et l’esprit très vigoureusement.

Pénétrant jusqu’aux moelles et forant les jointures,

Elle élargit les cœurs, les arme et les grandit,

Juge des sentiments de l’homme en sa nature,

Feu divin, Feu d’Amour, doux Feu qui nous bénit.

Elle est comme un marteau qui fracasse et qui brise

Les freins de notre exode en chemin vers le ciel,

Tout ce qui nous entrave ou qui nous paralyse,

Diminue notre amour et met le cœur en duel.

Elle est tel un bon grain qui toujours se conserve

Parce qu’il est tombé sur un sol attentif,

Un grain qui porte fruit sans aucune réserve,

Qui pénètre au profond des cœurs compréhensifs.

Veuille épurer notre âme, ô notre Dieu et Père,

Pour entendre à propos ton Verbe de douceur,

Et accomplir vraiment, malgré notre misère,

Tout ce qu’il fait tinter au fond de notre cœur.    

Comme Marie en qui pénétra ta Parole,

La Reine de Schœnstatt, comme rosée du ciel,                       

Que nous la conservions, fidèles à son école,

Désirant et hâtant l’hyménée éternel.

Remplis alors de joie, nous la dirons au monde ;

Et lui en restera surpris et bouche bée,

Recueillant pour toujours la paix de Dieu profonde

Que chantèrent jadis les divins Messagers.  

Amen."